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Septembre de la photographie à Lyon


 Ou 9PH pour les intimes

Quelques jours avant que la plupart des expos du Septembre de la photographie ne quittent leurs murs, je prenais (enfin) le temps nécessaire pour une balade photographique dans les rues de Lyon.
Certaines n’étaient déjà plus là (bien fait, j’avais qu’à m’y prendre avant…) mais j’ai quand même pu voir des photos dans une dizaine de lieux différents

Une thématique… ou comment se poser des questions pour rien
Le Septembre de la Photographie, cru 2008, était placé sous le thème de Identité(s). Dit de cette manière, ça peut interloquer et laisser sceptique. Et c’est vrai que je me suis longtemps demandé ce que cela pouvait recouvrir; la présentation de l’évènement faite dans la presse et sur le site web dédié ne me donnant que peu de réponses. Je me suis d’abord imaginé de la photo plasticienne conceptualiste peu attrayante de prime abord, avant d’imaginer tout une série de portraits déclinés selon des éclairages et approches différentes. Bref, je partais un peu dans l’inconnu. Mais c’était pas plus mal comme ça…

Des péripéties… ou comment perdre déjà sa matinée
Je me consacrais donc un jour entier à voir les dernières expos encore ouvertes en concoctant une tactique de visite et d’approche géographique. J’allais balayer le Grand Lyon d’est en ouest.
Première étape, Identité(s) slovaques sur le campus de Lyon I. L’expo avait bonne presse et j’étais curieux de la découvrir. Et puis… non… parce que l’exposition n’était plus là; elle avait été décrochée la veille alors qu’elle était censer durer encore deux jours… Entre le temps mis à trouver le lieu d’expo et les les palabres avec le personnel de la fac qui se demandait de quoi je parlais, voilà de quoi déjà perdre une heure… hum… hum
Étape suivante, la Bibliothèque de La Part-Dieu où était exposée Villes de Raymond Depardon. Je n’avais pas parcouru la moitié de l’exposition que je me suis fait intercepter par la sécurité me demandant si j’avais une autorisation pour faire des photos. J’ai en effet eu le tort de visiter l’expo avec l’appareil sur l’épaule et de faire deux photos d’ambiance pour illustrer mon parcours.
N’ayant pas (bien naïvement) demandé cette autorisation on m’a cordialement prié d’effacer mes images et de venir à l’accueil. Là, la responsable Images n’a pas souhaité me recevoir ( »pas le temps… ») et m’a demandé de faire une demande écrite… Et, curieusement, mon envie était un peu parti et j’ai passé la fin de l’expo au pas de charge tout en remarquant au passage ces visiteurs attentifs qui prenaient des images avec leurs téléphones portables de la façon la plus neutre du monde sans qu’ils soient inquiétés… (ce qui me questionne sur plusieurs points, mais j’y reviendrai plus tard, dans une autre billet).

Des expositions… et se dire qu’on a bien fait d’insister
Enfin, une fois dans le cœur de Lyon, dans son cœur créatif, sur les pentes de la Croix-Rousse, je pouvais voir des expos, me remplir les yeux d’images, et voilà en vrac ce que j’ai retenu de mes visites…
> (Pour quand même revenir au paragraphe d’avant) Les photos de Tokyo de Raymond Depardon. On voit dans ces portraits urbains des regards perdus dans le vide comme si ce pays, leur pays, leur échappait. Je retiendrai spécialement la photo de cette femme perdue au milieu de la foule de nuit. Elle immobile, le monde en mouvement autour d’elle. Seule au milieu de tous.
> La série Refugees de Katerina Drzkova. On est dans une notion de la représentation qu’ont les réfugiés du monde idéal. Qu’imaginent-ils quand ils prennent des risques inconsidérés et bien souvent inutiles pour échapper à leur misère et aller vers ce qu’ils pensent être un monde meilleur ? On est dans l’identité de la mondialisation et de ses perversités. Toujours de Katerina Drzkova, à signaler la série Paraphrases à la Galerie José Martinez, où elle interroge le monde de l’art par une mise en abime décalée et originale.
> La Galerie Le Réverbère nous propose 9 séries de Rip Hopkins. Mention Bien pour RIP la France et Transsylvanie, mention Très bien pour Dallas et Strange Days, mention Excellent pour Les folies de l’évêque (je ne l’avais vu que sur papier jusque là…). Mais il faut surtout voir le travail de Rip Hopkins dans sa globalité, dans cette ligne directrice qui témoigne des mutations dans la vie de populations face au monde qui ne va pas à la même vitesse qu’eux (et bien souvent pas dans la même direction).
> La série Reconstructions de Iosif Kiraly présenté à la Galerie Vrais Rêves. J’ai aimé parce que travail original, j’ai aimé parce que bien accueilli par les maitres des lieux et leur passion, j’ai aimé parce que je me suis senti concerné par ces photos (pour une raison qui viendra dans un prochain billet… hé… hé…).
> Et je ne pouvais que finir par Klavdij Sluban exposé au Bleu du Ciel. Si vous avez lu ma biographie sur ce blog, vous savez déjà qu’il est une de mes références. Je ne connaissais pas cette série Retour Aller -retour, je me suis laissé embarqué par ce road-trip père-fils, ces photos en drive-by, ces ambiances de nuit, d’errance, par ce No man’s road comme il le définit. Rien à dire de plus, je suis fan.

Au final je dirai que la pari est réussi, que la notion d’Identité(s) a été illustrée de façon à parler à tout le monde selon sa sensibilité. Dans ce que j’ai relaté plus haut vous comprendrez que j’ai été particulièrement sensible à la notion d’identité sociale, au regard que nous posons les uns sur les autres, de jugement, de compassion, mais rarement indifférent.

 

Pour plus d’infos > Sur le web : http://www.9ph.fr

 

 

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