Littérature x Photographie
Tirages collés sur livre, scrapbooking photo
La littérature me permet de vivre mille vies, visiter tous les continents, voyager à toutes les époques, entre réalité et fiction. Juste par le pouvoir des mots, sans bouger. Je vis, ressens, et visualise, par la force de l’écriture tous ces mondes possibles qui s’ouvrent à moi.
La photographie me permet d’aller au-devant de notre monde et de figer le regard que je pose sur ce qui m’entoure, ce que je ressens, à un instant donné, en un lieu précis.
Dans ce projet j’ai voulu associer ces deux approches des « mondes possibles » en croisant photographie et littérature. Je me suis inspiré de quelques-uns des livres que j’ai aimés, qui m’ont marqués, quelques qu’en soient les raisons. J’ai voulu les illustrer photographiquement à ma façon, en leur créant une couverture répondant aux émotions qui m’en restait une fois la dernière page fermée.
Toutes les photographies utilisées sont issues de mes archives, de photos faites au hasard de promenades, de voyages, d’errances. Des photographies parfois construites et réfléchies, des fois prises sur le moment, sur un instinct ou sur une envie. Des photographies que j’avais encore bien en tête, pour lesquelles je n’ai plus qu’à fermer les yeux pour les revivre ; certaines que j’avais parfois oubliées et que j‘ai redécouvertes en parcourant mes archives.
Pour chacune de ces couvertures je me suis attaché à retranscrire une ambiance, tant dans le choix des photos que des extraits de textes, des différentes matières et techniques utilisées, du format du livre.
Je vous propose ici 5 de ces créations.
La route, Cormac McCarthy (2006)
Une histoire du Père et du Fils qui doivent survivre dans un monde d’après. Scénario on ne peut plus simple et qui pourrait sembler rabâché depuis la profusion du genre ces dernières années. Mais c’est plus que ça. Il y a différents niveaux de lecture, d’interprétation ; et surtout c’est brillamment écrit. Un texte tellement « visuel » qu’il a été adapté au cinéma et en jeu vidéo.
Je l’ai lu à une période où j’étais « devenu » papa, et j’en avais retenu la relation filiale, l’initiation et l’apprentissage, la transmission des valeurs dans un monde difficile, entre autres…
Les photos proviennent d’un road-trip entre Saint-Louis et La Nouvelle Orléans que j’avais photographié au Holga quelques années auparavant, un voyage effectué avec… mon père et mon frère.
Exemplaire unique – 17 x 21,2 x 4,5 cm
Vue 360° du livre
Aziyadé, Pierre Loti (1879)
Istanbul a été mon premier vrai voyage photographique en 2013. C’est un voyage que j’ai fantasmé et imaginé pendant de nombreuses années à travers trois auteurs, de trois époques et trois styles différent : Pierre Loti, Nicolas Bouvier et Orhan Pamuk.
J’ai voulu ici évoluer de la version orientaliste du XIXème siècle proposée par Pierre Loti de la femme stambouliote vers une version plus moderne au travers de la recherche photographique de mon Aziyadé à moi dans les rues d’Istanbul.
Exemplaire unique – 18,5 x 26,7 x 4 cm
Vue 360° du livre
Les fruits tombent des arbres, Florent Oiseau (2021)
Pour ce livre j’ai procédé à l’inverse des autres. J’ai remarqué en parcourant mes images de voyages urbains que je photographiais souvent ce qui pouvait s’apparenter à la « solitude urbaine ». Être et se sentir seul au milieu de milliers de ses semblables.
Je suis parti de ces photos, et sur les bons conseils de mes libraires, j’en suis arrivé à découvrir la jeune œuvre de Florent Oiseau, dont ce livre génial qui collait parfaitement à ce que je voulais. Une écriture directe et efficace, et une immersion dans la solitude des vies qui peuvent se croiser dans une ville. Entre humour et résignation.
Avec quelques références à Verlaine au passage, un bonheur !
Exemplaire unique – 29,4 x 26,3 x 1,2 cm
Vue 360° du livre
Le prophète, Khalil Gibran (1923)
Une merveille de livre de Sagesse, hors de tout prosélytisme, hors de tout dogme, ou religion quels qu’ils soient…
Le porte d’entrée peut sembler impressionnante, mais une fois passée celle-ci, on se sent bien, on ne veut plus sortir, on le lit d’une traite. Et en fermant ce livre on se retrouve comme ébloui, entre ombre et lumière. Chacun y prend ce qu’il veut, en retient ce qui le touche. Mais il nous reste forcément des bribes de textes qui se sont immiscés dans notre subconscient et qui vont y faire leur chemin.
Exemplaire unique – 12,5 x 18,5 x 2,8 cm
Vue 360° du livre
L’île mystérieuse, Jules Verne (1875)
Un auteur et une œuvre qui ont bercé mon enfance, qui ont surtout développé mon goût de l’exploration et de la découverte.
Ici il a juste été question de partir d’un vrai exemplaire de « L’île mystérieuse » imprimé à la manière des célèbres originaux de l’éditeur Hetzel et d’en reprendre tous les visuels.
Toutes les photos utilisées ont été prises en Nouvelle-Calédonie, au siècle dernier… une autre vie pour moi.
Exemplaire unique – 18,7 x 27,4 x 3,2 cm